Lecteurs cibles
Cet article est pertinent pour les personnes qui ont des fichiers multimédias sur un ou des ordinateurs personnels et qui cherchent une meilleure façon de les consommer. Les gens qui ne font qu’utiliser un service de « streaming » pour les vidéos et la musique ainsi qu’un service « cloud » pour leurs photos ne verront que peu ou pas d’intérêt au présent article.
Les débuts
Je fis la connaissance de Plex en 2017 par l’intermédiaire d’un ami et d’un collègue de travail qui tentèrent de me convaincre à quel point le logiciel avait amélioré leur vie. Sur le coup, je ne fus pas convaincu, car je trouvais un peu inutile une application qui ne sert qu’à me présenter de belle façon mon contenu multimédia. Je décidai quand même d’expérimenter avec le logiciel pour voir ce que je pourrais en tirer et je fus rapidement emballé.
Présentation générale
Ce que permet Plex en gros c’est de diffuser en continu (« streamer ») à partir d’un serveur fourni par l’utilisateur du contenu multimédia vers des appareils clients en adaptant (« transcodant ») au besoin la source originale pour la rendre compatible avec l’appareil cible et la connexion réseau ou Internet utilisée, le tout présenté de belle façon avec plusieurs métadonnées afin de rendre l’expérience plus riche. À la base, ce contenu doit être fourni par l’utilisateur, mais, avec la nouvelle direction que prend Plex, de plus en plus de contenus sont fournis par l’application, notamment l’agrégateur de nouvelles et l’enregistreur d’émissions de télévision. Il existe un client pour de nombreuses plates-formes: macOS, Windows, Linux, iOS, Android, Xbox One, Playstation 4 et plusieurs autres. Quant à la partie serveur, elle est compatible avec plusieurs modèles de NAS, macOS, Windows, Linux et FreeBSD.
Pour tous les contenus, Plex ne fait que les présenter à l’utilisateur, les fichiers multimédias en tant que tels ne sont pas modifiés. Il est pourtant possible d’éditer les informations en lien avec les contenus, comme le classement sur cinq étoiles, mais ces modifications ne sont persistantes que dans Plex. Il est donc recommandé d’utiliser une application externe au logiciel pour modifier les informations contenues dans les fichiers, par exemple les étiquettes « ID3 » incluses dans les fichiers mp3.
Plex reconnaît facilement les médias à partir de presque rien. En effet, même pour les films et séries dont la seule information disponible est souvent le nom du fichier, le taux de succès est impressionnant et, ce, même si ce nom n’est pas strictement identique à l’original et même s’il contient des mots superflus.
Même si c’est l’utilisateur qui fournit le serveur et ses contenus, une dépendance avec le site de Plex existe pour l’authentification dans l’application ainsi que pour déterminer quels privilèges l’utilisateur possède. En effet, même si Plex offre la majeure partie de ses fonctions gratuitement, certaines de celles-ci sont réservées à ceux qui paient pour un abonnement mensuel, annuel ou encore à vie. Également, Plex dépend de bases de données sur Internet pour la plupart des métadonnées qu’il fournit.
Vidéos
La popularité de Plex tient surtout à la présentation que le logiciel fait des vidéos, en particulier des films et des séries. Les métadonnées fournies lors d’un clic sur un film comprennent notamment la note de sites connus comme IMDb et Rotten Tomatoes, les informations sur le format du média ainsi que la distribution, sur laquelle on peut cliquer pour voir nos autres films d’un même acteur. Les synopsis seront dans la langue qui aura été choisie pour la librairie au moment de l’ajout du film et celle-ci est modifiable en tout temps. En plus de cela, pour certains films, des contenus additionnels, comme des « making of », sont rendus disponibles et Plex indique également les films similaires qui se trouvent dans la bibliothèque de l’utilisateur. À noter, même des ouvrages plus obscurs comme des galas de lutte professionnels ou encore des films pour adultes sont la plupart du temps reconnus.
Pour les séries, c’est similaire, mais les épisodes sont présentés par saison et Plex propose de poursuivre à l’épisode où on était rendu lorsqu’on réintègre le logiciel après en être sorti. De plus, par défaut, ce dernier enchaîne automatiquement à l’épisode suivant lorsqu’on en termine un.
L’autre catégorie, soit « Autres vidéos » m’est utile surtout pour mes vidéos amateurs personnels que j’ai accumulé au fil des années. Plex utilise la pochette du vidéo (qui aurait pu avoir été établie dans iTunes par exemple) incluse dans le fichier ou, si absente, génère trois images de type « aperçu » à partir du contenu, la première étant celle par défaut. Ça permet donc de naviguer visuellement de façon efficace à travers une librairie de vidéos non reconnue officiellement. Ici, comme pour les films et séries, Plex indique d’un petit triangle orange dans le coin supérieur droit les contenus non visionnés jusqu’à maintenant. Contrairement à la plupart des autres fonctionnalités de Plex qui peuvent être plus ou moins remplacées par des services comme Netflix ou Spotify, si l’usager est prêt à payer par mois pour avoir accès à un large éventail de films ou de musiques, cette fonctionnalité de présentation de vidéos personnels est difficile à remplacer (iTunes le fait, mais moins bien), ce qui rend Plex un incontournable pour cela. C’est d’ailleurs ce qui m’a attiré initialement vers le logiciel.
Musique
Un aspect moins connu et sous-estimé de Plex est sa gestion de la musique. D’abord, il faut dire que ses fonctionnalités sont différentes d’un logiciel comme iTunes. En effet, alors que ce dernier est un éditeur et une visionneuse des informations de morceaux contenus dans les fichiers, Plex se concentre plutôt sur des fonctionnalités empruntées aux services de « streaming » comme Spotify ou Apple Music, surtout avec la version payante de Plex, comme on peut voir sur la photo. Les chansons les plus populaires de l’artiste, les artistes similaires ainsi que sa prochaine date de tournée sont inclus dans sa fiche qui donne accès aux albums puis aux morceaux. Évidemment, pour les deux premiers éléments cités, il s’agit d’informations tirées de ce qu’il y a localement comme contenu et non de la totalité de l’univers musical comme avec les services de diffusion en continu.
Les informations comme le genre de l’artiste ou l’année d’un album sont normalement établis selon ce que les fichiers de musique contiennent, mais peuvent être plutôt tirés, à la demande de l’utilisateur, des bases de données sur Internet dont s’abreuve Plex, pratique entre autres si les informations contenus dans les fichiers de morceaux sont de piètre qualité. Également, si on choisit de se fier aux bases de données sur Internet, on a la possibilité de contrôler la granularité du classement par genre, soit de les nommer très finement (500 genres), très grossièrement (10 genres) ou entre les deux (75 genres). Fait à noter dans Plex, les artistes et les albums comportent des informations qui leur sont propres comme le genre et l’année, mais pas les morceaux, en dehors évidemment du numéro de piste. On peut par contre consulter les informations propres aux fichiers en tant que tels, comme leur débit et leur durée, mais ça diffère nettement de l’onglet « détails » des « informations de morceaux » tel que vu dans iTunes.
Une fonctionnalité intéressante est la présence des paroles tirées d’Internet. Certes, cela se retrouve dans les services de diffusion en continu, mais Plex ajoute à cela le surlignage de la ligne de paroles selon où le morceau est rendu, parfait pour le karaoké, seul ou en groupe. En plus de cela, il est possible d’ajouter un fichier .txt du même nom que le fichier du morceau en y incluant des paroles personnalisées pour un morceau dont les paroles ne seraient pas reconnues. Personnellement, j’utilise cela pour mettre le « tracklist » de mes « DJ sets » préférés, à défaut de pouvoir le faire dans l’étiquette ID3 des paroles modifiable dans un logiciel comme iTunes.
Télévision
Depuis 2016, Plex propose à ses utilisateurs payeurs de regarder et d’enregistrer des émissions de télévision haute définition par radiodiffusion gratuite à l’aide d’une antenne. Il faut ajouter à cela un syntoniseur réseau comme celui-ci et, après une courte configuration dans Plex, le tour est joué. Évidemment, pour les néophytes de la télévision par radiodiffusion, il faut noter que la quantité de chaînes varie selon l’emplacement géographique. En effet, alors que, par exemple, les citoyens de la ville de Québec n’ont accès qu’à cinq chaînes (V, TVA, Radio-Canada, Télé-Québec et Global), plus d’une dizaine sont disponibles pour les Montréalais.
Les fonctionnalités sont similaires à celles des récepteurs des principaux câblodistributeurs comme enregistrer une émission tout en en regardant une deuxième, visionner une émission en différé ou mettre une émission en direct sur pause. On doit toutefois noter l’absence du traditionnel guide horaire, qui est remplacé par plusieurs vues qui nous permettent d’aller chercher l’émission désirée. Tel qu’illustré sur la photo, il y a d’abord la vue principale qui nous indique entre autres ce qui joue en ce moment, ce qui débute bientôt et en soirée ainsi que des recommandations nous étant destinées selon ce qu’on a l’habitude de regarder. Ensuite, il est possible de naviguer à travers tous les films, séries, émissions d’actualités ou sportives à venir. Enfin, on peut toujours utiliser la barre de recherche globale de Plex pour trouver une émission spécifique.
Contrairement au récepteur des câblodistributeurs où les émissions sont emprisonnées à l’intérieur de celui-ci, celles enregistrées avec Plex peuvent être copiées n’importe où, que ce soit pour faire une sauvegarde ou autre. De plus, le logiciel offre de supprimer les pauses commerciales des enregistrements. Le processus n’est pas parfait puisqu’il peut laisser quelques annonces dans le résultat final (l’inverse ne m’est jamais arrivé bien que théoriquement possible) mais constitue tout de même une fonctionnalité plus qu’intéressante.
Conclusion
Plex fait donc tout cela et je n’ai même pas effleuré les photos, l’agrégateur de nouvelles ainsi que les extensions. Certes, il s’agit d’un logiciel propriétaire avec des fonctions payantes, mais il faut admettre que le logiciel en offre beaucoup, même avec la version gratuite. Cela dit, il existe tout de même certains bogues, surtout avec les composantes moins utilisées comme la musique, qui constituent des irritants à l’occasion, mais le logiciel étant très activement développé, ces derniers deviennent de plus en plus rares. Il faut tout de même s’interroger sur le futur du produit puisqu’une tête dirigeante de Plex a récemment indiqué qu’ils iraient de plus en plus vers un modèle où les contenus sont fournis par l’application plutôt que par l’usager afin de surfer sur la vague débutée par les Netflix de ce monde. Personnellement, je crois que la composante principale de Plex, soit celle d’un « media center » local, n’est pas prête de disparaître et je conseille fortement à tous d’en faire l’essai.